Le pays le plus marquant
Le pays qui m’a le plus marqué
On me demande souvent la question « Quel est le pays dans ceux que tu as visité qui t’a le plus marqué? ».
Bonne question mais je m’aperçoit en y réfléchissant bien que c’est souvent aux endroits les moins connus que j’ai eu les expériences les plus marquantes. C’est joli les grandes pyramides et imposants, mais ce sont des images tellement vues et revues depuis notre jeunesse que la magie est difficile à instaurer en les visitant.
Pour moi, l’endroit qui gardera toujours un petit coté magique est la ville de Sanaa, au Yémen. Voici donc la ville de Sanaa, le légendaire écrin qui a servi de toile de fond aux récits des milles et unes nuits. Imaginez, c’est ici que la coquine Shéhérazade a inventé au fil des jours, les contes qui ont rempli 2 ans, 8 mois et 28 jours de son existence. Au fait, c’était probablement 1000 nuits que la povrette était censée imaginer pour le Calife mais elle s’est probablement tapée une année bissextile ce qui a augmenté derechef le quota exigé. Toujours est-il que du haut des airs, la ville a un je ne sais quoi d’accroche cœur. On distingue des grands bâtiments de briques rouges dont les fenêtres et façades sont soulignées de contour pâle. Le tout est enchâssé dans un écrin de verdure ou l’on distingue parfois des sections de maçonnerie séparant les propriétés.
C’est en parcourant à pied la vielle ville que tout le charme se révèle. Les vielles bâtisses de briques rouges sont faites en hauteur, semble t’il un des premières civilisation qui bâtissait en hauteur. Il semble que ce soit pour profiter des faibles brises qui balaient le pays et rendre les habitations un peu plus confortables.
Toutefois, ce qui donne un charme fou aux bâtiments, ce sont les fenêtres qui sont toutes faites en vitraux ensachés dans des motifs en plâtre par des artisans.
La ville devient vraiment splendide à la nuit tombée. Les rues ne sont pas éclairées et se fondent dans la pénombre. Les seuls éclairages sont fournis par des centaines de vitraux multicolores et les portes ouvertes sur les échoppes encore ouvertes. Dans ces ruelles sombres glissent les formes des femmes voilées rentrant chez elles et les groupes d’enfants qui surgissent en un instant en riant pour aussitôt être avalée par le noir.
Aucun touriste en ces lieux à cette époque ou le pays n’était pas encore tout a fait sur (il ne l’est toujours pas d’ailleurs mais ça s’améliore). Et la rencontre, surprenante, d’un vieil homme a la tunique blanche et barbe de patriarche qui m’aborde et commence à me parler de sa ville avec amour. Son anglais parfait, presque aristocratique détonne dans le paysage.
Je me souviendrai toujours de cette nuit passée dans les ruelles sombres de Sanaa ce jour de printemps, l’atmosphère de cette ville restera toujours comme un moment magique, ou l’on a l’impression d’être les témoins privilégiés d’une tranche de vie d’un autre monde.
Quelques rencontres: Des vendeurs de fruits et légumes... comme quoi il faut pas toujours se fier aux apparences....
4 commentaires:
Sublime !!
Cricri
Je pars au Yemen à la fin du mois pour 15 jours dans les montagnes. La lecture de tes quelques lignes et les photos de Sanaa me donne encore plus l'envie d'être déjà là-bas.
Ce billet me fait découvrir un autre aspect du Yémen que celui que je connais, c'est-à-dire un pays très fermé d'où l'on ne sort pas très facilement, infesté de scorpions et de tarentules.
Bon, faut dire que le livre que j'ai lu qui m'en a donné cette idée avait été écrit par une jeune femme qui y avait été retenue malgré elle et soumise aux règles, conventions sociales et culture établies...
oui, on peut avoir bien des points de vues d'un même pays. Elle n'a pas eu un environnement facile quand on est quelque part contre son gré....
Pas vu les scorpions et tarentules, mais promis, la prochaine fois je n'y vais plus en sandales...
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