lundi 23 avril 2007

Potins de Minneapolis




Joan Baez, Diamond and Rust

On the road again… Cette fois-ci direction USA, tout près…. Bizarrement ça fait un bail que je ne suis pas allé chez nos voisins du sud. Deux années sont passées déjà depuis la dernière visite à Washington. Et j’en ai fait durant tout ce temps du kilométrage sur les autobus ailés…

Le home sweet home pour cette semaine sera Minneapolis, une étrange ville nouvelle avec son métissage de races et de cultures comme on en rencontre souvent en Amérique du Nord. La première vague d’immigrant est venue des pays nordiques, beaucoup de la Suède ce qui fait que les cheveux blonds et les yeux bleus sont courants ici. Il existe un musée de l’immigration suédoise ici et un musée similaire en Suède. Les Allemands sont venus par la suite.

Ces premiers habitants ne sont pas venus ici par esprit de pionnier. Le plus souvent, ils étaient juste poussés par la faim, la misère, et une impulsion intérieure qui les poussait à ne pas accepter le quotidien, la maladie et la mort... Et bien sûr en filigrane, cet espoir fou de voir cette nouvelle terre leur offrir …… la vie… une vie.

Ajouter à cet endroit des arrivants de l’Europe de l’est et des pays baltiques, des Africains arrivés comme esclaves puis affranchis et devenus citoyens, une bonne dose de réfugiés vietnamiens arrivés à la fin de la guerre la bas quand l’Indochine a changé de nom, une grande communauté autochtone, des Asiatiques de divers pays. Avec tous ces gens, vous avez le mélange parfait pour vous plonger dans l’univers du film Crash (Collision) de Paul Harris. La méfiance, l’ignorance, puis la violence, la discrimination et l’arbitraire vinrent s’installer et ont entraîné un exode de la population il y a quelques années. Quoique cet exode se résorbe aujourd’hui sous l’afflux de…. nouveaux immigrants ! … L’Eldorado tant espéré par tous ces gens arrivés d’ailleurs ne se matérialisa pas entièrement. Ils ont certes trouvé à se nourrir, un endroit pour travailler, une communauté où aimer et mourir. Ceux qui sont restés ont vécu, à l’ombre des grattes ciels masquant de plus en plus le soleil, une vie de labeur, un peu noire dans cet environnement dur. Avec parfois des jours de soleil et de joies, de rires.. C’est si fort la vie…

Une photo qui vient de Paris et qui pourtant me fait penser à cet endroit…. Avec l’aimable autorisation de Elaine.





La chanson un peu mélancolique de Joan qui nous raconte ses amours du Midwest, un peu plus au sud me va bien.

Le taxi qui me conduit à l’hôtel est conduit par Ali S Deer. Un somalien musulman qui a manifestement adapté son nom de famille pour être lisible en Anglais. Ali est ici depuis 6 ans…. Pourquoi Minneapolis Ali? La réponse est édifiante ; "N’importe où en autant que cela ne soit pas la Somalie".

Ali me raconte un peu cette ville où il fait ce modeste travail. C’est un chic type. Il est l’illustration parfaite de l’attrait de cette ville pour les immigrants… encore aujourd’hui…

Un journal est plié dans un coin... "3ième adolescent abattu dans un autobus public depuis le début de Mars…". Il aurait eu 16 ans.

Il pleut sur Minneapolis ce soir, le temps est sombre et gris….

2 commentaires:

Anonyme a dit…

merci msieur pour la dédicace! dis donc elle est pas trés gaie ta conclusion! ca donne un frisson!!! bon courage!

KamaRad en voyage.... a dit…

De rien pour la dédicace .. merci pour la photo..

Si le texte donne des frissons, c'est parfait... c'était écrit pour rendre une atmosphère sombre…

Un texte c'est comme la photographie ou un scénario de film... on choisit une trame pour produire un certain effet.... on éclaire un évènement ou une scène sous un angle particulier.... on pourrait très bien écrire un texte glorifiant la ville... (les spécialistes du tourisme s'en chargent d'ailleurs).

A la prochaine...